« Non, le changement de régime à Bagdad n'a jamais été un objectif pour le gouvernement de Londres », a insisté Jack Straw, qui était le chef de la diplomatie britannique au moment de l'intervention de mars 2003 en Irak. Sur ce point, il semble se démarquer de l'ancien Premier ministre travailliste Tony Blair qui, lui, avait dit devant la commission, qu'il fallait bien « anéantir le monstre Saddam ».
Mais le but principal, revendiqué par Tony Blair, c'était d'éliminer la menace des armes de destruction massive, supposées se trouver en Irak. On sait maintenant que les forces de Saddam Hussein ne possédaient pas ce type d'armes au moment de l'intervention. L'administration américaine a même été accusée, d'avoir menti sciemment sur ce sujet, pour justifier la guerre.
La commission britannique d'enquête, qui a entendu pendant plus d'un an les témoignages d'une centaine de responsables de l'époque, s'efforce d'établir si Tony Blair et ses ministres ont à leur tour manipulé l'opinion publique, pour s'aligner sur les américains. Ce qui semble se confirmer à travers les témoignages, c'est la rétention d'informations, y compris au sein même de l'exécutif de Londres, et le manque total de transparence dans les décisions prises sur la guerre en Irak.