Tony Blair justifie la guerre en Irak mais regrette les morts

Au Royaume-Uni, l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair a été entendu une seconde fois vendredi 21 janvier par la commission d'enquête qui examine la façon dont le gouvernement britannique de l'époque a géré la guerre en Irak. Tony Blair a démontré le bien-fondé de la guerre qu'il a livrée en 2003 à Saddam Hussein mais il affirme regretter « profondément la perte de vies ». L'ancien Premier ministre s'en est également pris ouvertement à l'Iran qui « encourage le terrorisme » au Proche-Orient.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

Moins cassant que lors de sa première audition Tony Blair a même fait montre d’une certaine humilité en répondant aux questions de la Commission Chilcot.

Quelques minutes avant la fin de la séance, l’ancien Premier ministre a ainsi tenu à faire part de ses regrets sur la guerre en Irak, probablement le seul événement marquant de ses quelque quatre heures d’interrogation.

Un aveu présenté comme une « clarification » : « Vous m'avez demandé la dernière fois si j'avais des regrets ; j'ai pensé que vous me demandiez si je regrettais d'avoir lancé la guerre et j'ai répondu que non. Mais ça a été mal interprété. Je veux donc être clair : je regrette profondément la perte de vies. »

Des paroles pourtant accueillies avec colère dans l’assistance, constituée en grande partie des familles des soldats britanniques tombés en Irak et qui ont conduit certains auditeurs à crier « c’est trop tard ! ».

Pour le reste, sur le fond, les enquêteurs et l’opinion publique n’en n’ont guère appris plus. L’ancien leader travailliste a confirmé sa détermination très tôt de se tenir aux côtés des Américains en cas d’intervention en révélant qu’il avait assuré en privé au président George Bush, huit mois avant la guerre en Irak : « Vous pouvez compter sur nous ».

L’ex-chef de gouvernement a d’ailleurs laissé entendre que s’il en avait encore le pouvoir, il agirait de même vis-à-vis de l’Iran, dont l’influence nocive encourage, selon lui, le terrorisme au Proche-Orient.

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