En Egypte les manifestants annoncent un vendredi «de la colère»

La situation reste très tendue en Egypte. Alors qu'internet est coupé depuis  minuit, de nouveaux appels à manifester contre le président Moubarak circulent ce 28 janvier 2011, jour de prière. Des cortèges auxquels devraient se joindre l'opposant Mohamed al-Baradei mais aussi la principale force de l'opposition, les Frères musulmans qui ont été pris pour cible cette nuit. Les autorités ont procédé à des centaines d'arrestations au sein de la confrérie, du jamais vu depuis de longues années.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Au moins 350 Frères musulmans ont été arrêtés dans la nuit du 27 au 28 janvier 2011. C’est la plus grande campagne d’arrestations depuis de nombreuses années. Les forces de sécurité ont aussi arrêté de nombreuses hautes personnalités de la confrérie comme par exemple : Issam al-Erian qui est un porte-parole mais aussi un des proches du guide suprême de la confrérie.

Le régime accuse depuis le début des manifestations, le 25 janvier, les Frères musulmans d’être responsables de la situation et surtout des violentes confrontations. Selon les autorités la violence dont la ville de Suez a été le théâtre, notamment le quartier central, en état de siège, incombe aux Frères musulmans.

Depuis mardi, cinq manifestants et deux policiers ont été tués et l'on compte des centaines de blessés parmi lesquels des policiers et des manifestants.

Les SMS ne passent plus

Dans le climat actuel, les autorités n’entendent pas lâcher du lest et ont décidé des mesures de prévention. Depuis minuit, le réseau internet est inaccessible, conséquence, les SMS ne passent plus. Il s’agit de dispositions qui visent en fait à semer le désordre au sein de l’opposition et surtout des jeunes révolutionnaires de Facebook qui avaient si bien réussi la manifestation du « mardi de la colère » grâce aux messages par internet qui leur ont permis de toucher un grand nombre de personnes.

Mais les autorités ne se sont pas contentées de ces mesures. Elles ont aussi suspendu le championnat national de football afin d’empêche les grands rassemblements de population, susceptibles de tourner à la manifestation hostile au régime. Le ministère de l’Intérieur, quant à lui, a lancé une sévère mise en garde précisant que toute action « menaçant la loi et l’ordre ou la sécurité publique sera fermement réprimée ».

Partager :