Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Cela a été la prise d’empoigne autour de Mohamed al-Baradei à sa sortie de l’aéroport international du Caire. Journalistes, photographes et cameramen se battaient autour du chef de l’Assemblée nationale pour le changement.
Les médias occidentaux et arabes étaient largement représentés. Les médias égyptiens, par contre, brillaient, par leur absence. Les médias étatiques ont toujours boycotté Mohamed al-Baradei depuis qu’il a décidé de se lancer en tant qu’opposant politique. Les médias privés aussi. Les mêmes qui l’avaient encensé lors de son arrivée il y a un an.
Selon un journaliste d’une grande chaîne de télévision privée, il n’y a pas eu d’interdiction formelle de la part des autorités. Ce sont les patrons des chaînes qui ont préféré la jouer « prudente ». Absents aussi les membres de l’Assemblée pour le changement et les intellectuels qui avaient soutenu l'ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique quand il s’était déclaré candidat à la présidence de la République. « Des divisions internes », a indiqué à RFI un professeur d’université qui avait été un proche de Mohamed al-Baradei.
Mais le plus frappant était l’absence totale d’accueil populaire. Il y a un an, près de trois mille personnes avaient réservé un accueil triomphal à Mohamed al-Baradei à son arrivée au même aéroport.