Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
C’est officiel, mais ce n’est pas une surprise. Saad Hariri a annoncé sa candidature au poste de Premier ministre qui devrait être pourvue lors de consultations parlementaires les 24 et 25 janvier 2011. Cette annonce est intervenue quelques heures seulement après l’échec d’une médiation entreprise par la Turquie et le Qatar entre Saad Hariri et le Hezbollah.
Les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont quitté Beyrouth non sans avoir publié un communiqué annonçant la suspension de leurs efforts. La raison invoquée, des réserves exprimées par certaines parties. Les médiateurs faisaient allusion à l’Arabie Saoudite dont le chef de la diplomatie a fait une déclaration surprenante le 19 janvier. Le prince Saoud el-Fayçal a affirmé que son pays se désengageait des contacts décidés à régler la crise libanaise, mettant en garde au passage le danger de la partition qui menacerait selon lui, le Liban.
Anticipant la candidature du Premier ministre sortant, le leader chrétien de l’opposition Michel Aoun a refusé tout retour de Saad Hariri aux affaires. « Le monde entier réuni ne peut pas nous imposer cet homme », a dit, catégorique l’allié du Hezbollah en allusion aux soutiens américain et européen accordés à Saad Hariri.
Dans ce climat tendu, un nouveau report des consultations parlementaires n’est pas exclu. Une sorte de fuite en avant, en attendant un miracle