Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Après une période de suspens marquée par une forte tension, Walid Joumblatt a finalement choisi son camp. La majorité des membres de son groupe parlementaire choisira le candidat de l’opposition aux consultations pour désigner un nouveau Premier ministre lundi 24 et mardi 25 janvier prochains.
Ce candidat est maintenant connu. Il s’agit de Omar Karamé, deux fois Premier ministre, leader sunnite du nord-Liban. Représentant d’une des plus anciennes familles politiques du Liban, Omar Karamé est proche de la Syrie et du Hezbollah. Avec l’apport des voix de Walid Joumblatt, ses chances de succéder à Saad Hariri deviennent sérieuses, très sérieuses même.
Pour justifier son repositionnement, Walid Joumblatt a invoqué les dangers qui guettent le Liban à cause du Tribunal spécial pour le Liban international (TSL). « Un tribunal politisé dont l’objectif est de régler des comptes avec le Hezbollah », a-t-il dit.
Ce rebondissement dans la crise libanaise s’accompagne de rumeurs sur des déploiements de militants du Hezbollah dans le fief de Joumblatt ou de rassemblements de partisans de l’opposition dans certaines régions du pays. Des rumeurs démenties, renouvelées, démenties de nouveau.
Mais s’il y a un déploiement qui ne passe pas inaperçu, c’est celui de l’armée libanaise qui a installé des postes de contrôle et fait circuler des patrouilles à Beyrouth et dans les principales villes.