Le Yémen étant la place forte d’al-Qaïda dans la péninsule arabique, Washington lui apporte officiellement une aide militaire de quelque 170 millions de dollars par an.
Plus encore, si l’on en croit les récentes révélations de WikiLeaks, les forces américaines auraient mené des frappes militaires contre le sanctuaire islamiste. Mais au-delà des partisans d'Oussama Ben Laden, natif du Yémen, ce qui préoccupe les Etats-Unis, c'est plus largement la perspective d’une déstabilisation totale du pays, d'une « somalisation » en quelque sorte.
Pour sa part, le président yéménite, Ali Abdallah Saleh a longtemps négligé la menace islamiste pour se consacrer aux deux fronts qui menacent directement son régime, celui que la misère et la sécheresse ont approfondi au sud. La réunification des deux Yémen n’a en effet jamais tenu ses promesses pétrolières et la tentation indépendantiste a refait surface. Le second se trouvant au nord, où une rébellion chiite conteste le pouvoir central depuis 2004. Sur ce front, l'Arabie Saoudite voisine apporte un soutien militaire.
Mais pour les Etats-Unis, la solution passe par « un Yémen prospère, unifié, stable et démocratique ». Ils ont consacré 130 millions de dollars en 2010 à son développement et prônent le dialogue avec l'opposition. Mais Ali Abdallah Saleh songe surtout à imposer sa présidence à vie.