Pour rassurer Washington, le ministre de l'Intérieur a promis d'installer de nouvelles unités anti-terroristes dans les provinces du sud.
Mais les Américains demeurent extrêmement préoccupés par la situation au Yémen. C'est un pays stratégique qui verrouille une route capitale pour le transport maritime dans le golfe d'Aden. Il est situé juste en face de Djibouti, et c'est donc l'une des sentinelles du détroit de Bab-el-Mandeb qui conduit au canal de Suez.
Mais c'est aussi un pays qui souffre d'une instabilité chronique. Sa vie politique est notamment affectée par un puissant mouvement sécessionniste qui déstabilise profondément les provinces du sud.
Les coups de mains, les enlèvements et les barrages érigés sur les routes du pays sont fréquents. L'autorité de l'Etat est fragile et, dans ces conditions, la branche régionale d'al-Qaïda a pu y établir une base solide d'où elle peut lancer ses actions sans véritablement craindre de contre-offensive décisive.
Et en cette période de fêtes de fin d'année les autorités américaines sont terrorisées à l'idée d'avoir à affronter une nouvelle action terroriste préparée par la branche yéménite d'al-Qaïda contre leurs intérêts, leur territoire ou leurs citoyens, comme ce fut le cas, il y a tout juste un an, lors de l'attentat manqué contre le vol Amsterdam-Detroit. C'est tout le sens de l'appel que vient de lancer le conseiller du président Obama pour l'anti-terrorisme au président Saleh.