Egypte : pas de heurts lors du Noël orthodoxe

En Egypte, les églises coptes ont célébré, ce jeudi 6 janvier 2011, le Noël orthodoxe qui s’est déroulé sans heurts. Les Coptes se sont pressés nombreux dans les églises, bravant la peur de nouveaux attentats, malgré les restrictions sécuritaires et un déploiement sans précédent de policiers, devant les lieux de culte. A l’église Saint-Paul, dans le quartier Hadayek El Kobba, l’église était pleine, des familles avec leurs enfants, venues se recueillir pour la traditionnelle messe de minuit.

Avec notre envoyée spéciale au Caire, Véronique Gaymard

La messe a débuté vers 20h30 dans cette petite église du quartier de Hadayek El Kobba, éloignée de la cathédrale Saint-Marc protégée par de nombreux policiers anti-émeutes.

A l’entrée, quelques policiers ont pour consigne de ne laisser y pénétrer aucun musulman, contrairement à d’autres églises plus grandes qui en ont laissé rentrer. Ils vérifient les papiers d’identité sur lesquels figure la religion.

A l’intérieur, l’église est pleine, on se bouscule dans les petites allées. Manir est venu cette année en famille. « Bien sûr, cette année, il y a une différence par rapport à d’autres années avec les mesures de sécurité. Il y a des policiers partout, mais les gens sont venus très nombreux, c’est assez exceptionnel. Moi par exemple, je suis venu cette année alors que je ne viens jamais d’habitude à la messe de Noël ».

L’attentat d’Alexandrie a été particulièrement douloureux pour Manir, mais il tient à préciser qu’il ne stigmatise pas les musulmans dans leur ensemble. « Pour moi l’important c’est de ne pas faire l’amalgame entre tous les musulmans. Ce n’est pas parce que l’un d’entre eux a commis une faute, comme l’attentat à Alexandrie, que tous sont coupables. Ce que je constate, c’est qu’il y a une vraie solidarité en Egypte entre musulmans et coptes ».

Ce vendredi, il n’y aura pas de messe particulière. Les gens passeront Noël en famille. Une question est en suspens : maintenant que la messe de Noël est terminée, sans violences, que se passera-t-il après ?

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