Avec notre envoyée spéciale au Caire, Véronique Gaymard
La messe a débuté vers 20h30 dans cette petite église du quartier de Hadayek El Kobba, éloignée de la cathédrale Saint-Marc protégée par de nombreux policiers anti-émeutes.
A l’entrée, quelques policiers ont pour consigne de ne laisser y pénétrer aucun musulman, contrairement à d’autres églises plus grandes qui en ont laissé rentrer. Ils vérifient les papiers d’identité sur lesquels figure la religion.
A l’intérieur, l’église est pleine, on se bouscule dans les petites allées. Manir est venu cette année en famille. « Bien sûr, cette année, il y a une différence par rapport à d’autres années avec les mesures de sécurité. Il y a des policiers partout, mais les gens sont venus très nombreux, c’est assez exceptionnel. Moi par exemple, je suis venu cette année alors que je ne viens jamais d’habitude à la messe de Noël ».
L’attentat d’Alexandrie a été particulièrement douloureux pour Manir, mais il tient à préciser qu’il ne stigmatise pas les musulmans dans leur ensemble. « Pour moi l’important c’est de ne pas faire l’amalgame entre tous les musulmans. Ce n’est pas parce que l’un d’entre eux a commis une faute, comme l’attentat à Alexandrie, que tous sont coupables. Ce que je constate, c’est qu’il y a une vraie solidarité en Egypte entre musulmans et coptes ».
Ce vendredi, il n’y aura pas de messe particulière. Les gens passeront Noël en famille. Une question est en suspens : maintenant que la messe de Noël est terminée, sans violences, que se passera-t-il après ?