Regain de tension entre Israël et Gaza, deux ans après l’opération «Plomb durci»

Les incidents se sont multipliés ces dernières semaines entre Israël et la bande de Gaza, alors que les Palestiniens commémoraient lundi 27 décembre le deuxième anniversaire de l’opération israélienne « Plomb durci », qui avait fait 1 400 morts côté palestinien et 13 côté israélien. Entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009, l’armée israélienne avait mené des raids sur la bande de Gaza, en représailles à des tirs de roquettes de la part de militants palestiniens.

Le Hamas, mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza, devait commémorer lundi 27 décembre en fin d’après-midi le deuxième anniversaire du début de l’opération « Plomb durci ». Les autorités devaient faire planter quelque 1 400 arbres dans la ville de Gaza, en mémoire des 1 400 Palestiniens tués dans l’offensive israélienne.

Par ailleurs, des centaines de sympathisants du Jihad islamique ont manifesté lundi à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, où des appels à la résistance ont été lancés, au lendemain de la mort de deux militants du mouvement. Ils tentaient de poser un engin explosif près de la clôture de sécurité qui entoure la bande de Gaza, lorsqu’ils ont été tués par des militaires israéliens.

Des groupuscules difficiles à contrôler

Les incidents se sont multipliés ces dernières semaines, à l’approche du deuxième anniversaire de l’opération « Plomb durci ». Des dizaines de tirs de roquettes ont été tirés en direction du territoire israélien, ce qui a entrainé des raids de l’armée israélienne, faisant une quinzaine de morts palestiniens, en un mois.

La situation était pourtant relativement calme depuis le début de l’année dans la bande de Gaza, le Hamas ayant décrété une trêve. Mais le mouvement a visiblement du mal à contrôler d’autres groupes comme le Jihad islamique ou des groupuscules salafistes (ceux qui réclament l’application stricte de la loi islamique), qui ont revendiqué les tirs de roquettes de ces dernières semaines.

« Si Israël mène une agression, nous riposterons »

La tension est également montée d’un cran, dans les discours. Samedi, un homme masqué se présentant comme Abu Obeida, porte-parole de la branche armé du Hamas, a déclaré dans un message vidéo : « la trêve est effective sur le terrain (…) mais si Israël mène une agression contre la bande de Gaza, nous riposterons vigoureusement ».

Côté israélien, plusieurs responsables israéliens ont laissé entendre qu’ils pourraient mener une nouvelle offensive si les tirs de roquettes palestiniens faisaient des victimes civiles israéliennes. Les militaires sont particulièrement inquiets car, malgré le blocus du territoire, ils sont persuadés que de nouvelles armes plus sophistiquées arrivent aux groupes armés de Gaza.

Aucune des deux parties n’a pourtant intérêt à s’engager dans un nouveau conflit. La bande de Gaza est exsangue. La construction de nouveaux murs de sécurité autour du territoire palestinien étrangle de plus en plus les habitants. Les récentes tentatives de briser le blocus, comme la fameuse de flottille de paix qui avait accosté en mai dernier, ont été réprimées dans la violence par l'armée israélienne. Aujourd'hui, Gaza apparait toujours aussi isolé.

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