Le programme nucléaire iranien bute sur des difficultés techniques

« Le site iranien d’enrichissement de Natanz a tourné à vide toute cette année 2010 »! C’est ce qu’affirme à RFI un diplomate européen en poste auprès de l’AIEA. Selon cet expert en nucléaire, en général bien informé, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a elle-même constaté les difficultés techniques du programme pilote d’enrichissement d’uranium de Téhéran. Et elle s’apprête à en rendre compte, dans un document confidentiel.

Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin

Concrètement l’Iran serait incapable d’alimenter efficacement ses machines achetées au marché noir, en l’occurrence des centrifugeuses P1, construites selon un modèle pakistanais et qui servent à enrichir l’uranium.

Deux causes à ces problèmes techniques, selon le diplomate. D’abord, les Iraniens manquent désormais cruellement d’uranium : les sanctions internationales sont de plus en plus lourdes et elles interdisent à l’Iran d’importer le précieux minerai naturel. Or tout seul, le pays n’en produit pas assez.

Puis, la République islamique aurait été dupée par ses partenaires pakistanais des réseaux Kahn, du nom du père de la bombe pakistanaise.

On savait jusqu’ici que ces réseaux pakistanais avaient livré clandestinement des matériaux à l’Iran. Il semble bien aujourd’hui qu’ils aient pu jouer un double jeu. D’ailleurs, le diplomate interrogé pour Radio France International insiste : « Les matériaux que les Pakistanais ont livrés n’ont pas les caractéristiques nécessaires et c’est non fortuit », dit-il.
 

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