Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin
A plusieurs reprises ces derniers mois, l’Iran a interdit à des inspecteurs de revenir sur son territoire pour effectuer leurs contrôles de routine, accusant même deux d’entre eux d’être « impartiaux ». Pour l’AIEA, c’est une entrave qui empêche l’agence désormais d’enquêter sur la véritable nature du programme nucléaire iranien.
« J'exprime ma totale confiance dans le professionnalisme et l'impartialité des inspecteurs concernés, a dit Yukiya Amano, le directeur général de l’Agence. Tous deux sont de grands connaisseurs du cycle du combustible nucléaire et ils ont une longue expérience de l'Iran ».
En fait, des diplomates occidentaux accusent l’Iran de placer désormais méthodiquement hors du jeu, les uns après les autres, les inspecteurs qui ont la meilleure connaissance de son programme nucléaire.
Une critique que le représentant de la République islamique auprès de l’AIEA juge excessive. « Nous avons subis 4 000 inspections en sept ans », rappelle Ali Asghar Soltaniyeh, un chiffre imposé selon lui à aucune autre nation sur la planète. « Les rapports de Yukiya Amano d’ailleurs, explique le diplomate, continuent d’affirmer les uns après les autres qu’il n’y a pas de preuve d’un détournement du nucléaire civil à des fins pacifiques. »
Quoi qu’il en soit, les inspecteurs déchus seront remplacés. Et il n’est pas sûr que l’Iran gagne au change. L’AIEA a, en effet, annoncé lundi 13 septembre la nomination d’un nouveau chef des inspecteurs en Iran et il s’agit de l'expert nucléaire belge Herman Nackaerts, c’est l’un des meilleurs spécialistes de l’Iran et sa nomination prouverait - selon des diplomates occidentaux interrogés - que l’AIEA n’entend plus faire de concessions à la République islamique.