Avec notre correspondante à Bagdad, Fatma Kizilboga
Il est difficile de savoir qui parle au nom du Bloc irakien. Iyad Allaoui, le leader de la formation pro-sunnite, vient d’annoncer son refus de prendre place dans le prochain gouvernement d’entente nationale. Ses députés, eux, majoritairement présents à la dernière session parlementaire, ont affirmé le contraire.
A l’origine de cette crise, la mise en place du Conseil national de politique supérieure, sorte d’organe de contrôle des décisions du Premier ministre, qui risque de prendre plus de temps que prévu. Le chef du Parlement, Oussama al-Noujaifi, évoque désormais la nécessité d’une réforme constitutionnelle ; inconcevable donc avant la formation du nouveau cabinet attendu pour le mois prochain. Autant dire que le boycott du scrutin présidentiel des élus du Bloc irakien risque de leur coûter cher.
Ce qui est sûr, c’est que le Premier ministre Nouri al-Maliki, fort du soutien des sadristes et de l’Alliance kurde, détient désormais la majorité nécessaire pour former le prochain gouvernement, avec ou sans le Bloc irakien. Mais le danger serait de voir les sunnites une fois de plus écartés du pouvoir, faisant craindre de nouvelles violences interconfessionnelles en Irak à un an du retrait total des troupes américaines.