Avec notre envoyé spécial à New York, Frank Weil-Rabaud
«Notre main blessée est toujours capable de tendre un rameau d’olivier cueilli sur la branche de l’un de nos arbres, déraciné par les forces d’occupation ». Reprenant une image utilisée en son temps et à la même tribune par Yasser Arafat, le président palestinien s’est dit prêt à poursuivre le dialogue avec Israël. Mais l’Etat hébreu doit pour cela choisir, selon Mahmoud Abbas, entre la paix et la colonisation.
Ce sujet n’est pas le seul point de contentieux : pour parvenir à un accord qui, selon le président de l’Autorité palestinienne, mettrait fin à l’injustice historique faite aux Palestiniens sur leur terre natale, tous les dossiers doivent être réglés. Et Mahmoud Abbas de citer Jérusalem, la question des réfugiés, celle des ressources en eau, la sécurité sans oublier le sort des milliers de prisonniers palestiniens. Le président palestinien a par ailleurs appelé sans les citer les Etats-Unis à user de leur influence, pour restaurer la crédibilité du processus de paix, a souligné Mahmoud Abbas : il faut imposer à Israël qu’il respecte ses obligations et donc que cesse toute colonisation, que le mur soit démantelé et que le blocus de Gaza soit levé.
Il ne semble pas que le président de l’Autorité palestinienne ait pu obtenir de telles garanties de ses interlocuteurs américains. Tout repose donc désormais sur le gouvernement israélien qui doit décider dans les prochaines heures qu’il prolonge ou non son moratoire sur les constructions dans les colonies de Cisjordanie occupée.
Que peut-il se passer sur le terrain dans les toutes prochaines heures ?
Avec notre correspondant à Jéusalem, Nicolas Falez
Sauf coup de théâtre, le moratoire devait prendre fin dimanche soir à minuit et les grues et les bulldozers pourraient recommencer ou commencer le travail sur les chantiers d’environ 2000 logements dans les colonies de Cisjordanie. Certains partisans de la colonisation n’attendront même pas la fin officielle du moratoire. Ainsi des milliers de militants de la droite israélienne ont prévu de manifester dans les colonies, pour dire leur soutien à la reprise des constructions. Danny Danon, député de l'aile droite du Likoud, va même participer ce dimanche après-midi à la pose symbolique de la première pierre d’un bâtiment, dans une implantation de Cisjordanie. La réalité des constructions sur le terrain va être suivie de très près car les dirigeants israéliens ont laissé entendre qu’ils étaient prêts à reprendre les chantiers au ralenti et seulement dans les grandes colonies que l’Etat hébreu veut annexer en cas d’accord de paix.