Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez
C’est Ariel Sharon, alors Premier ministre, qui décide d’évacuer les 8 000 colons juifs présents dans la bande de Gaza, ainsi que les soldats israéliens qui les protègent. Quatre colonies isolées de Cisjordanie sont également concernées.
Retrait unilatéral, sans négociation avec l’Autorité palestinienne, Sharon est une figure de la droite nationaliste. Les colons s’estiment trahi et lancent une vaste campagne à travers le pays. Les manifestations se succèdent.
Malgré la mobilisation, le retrait à lieu en août et septembre 2005. De nombreuses familles de colons qui avaient choisi de rester jusqu’au dernier moment sont emmenées, parfois portées ou traînées sur le sol, par des soldats spécialement entraînés. Le tout - sous l’œil des caméras – prend la dimension d’un psychodrame national.
Ce retrait est un tournant : c’est la première fois qu’Israël démantèle des implantations dans un territoire revendiqué par les Palestiniens. Pourtant, cinq ans après, le bilan est sombre. Le Hamas a pris le contrôle de Gaza par la force en 2007.
Pour les Palestiniens de Gaza, le blocus a remplacé l’occupation. Pour bon nombre d’Israéliens, aujourd’hui, le retrait de Gaza a été une erreur. Selon eux, ce retrait a placé le sud du pays sous la menace des roquettes tirées de la bande de Gaza.