A défaut d'une entente politique entre les poids lourds sortis des urnes, le Parlement est paralysé. Le 7 mars dernier, les législatives ont en effet changé la donne en plaçant en tête le chef du Bloc irakien, le très laïc lyad Allaoui. Avec lui, c'est la sensibilité sunnite qui est revenue au centre de l'échiquier politique irakien.
Mais les électeurs n'ont pas donné à lyad Allaoui de majorité suffisante pour gouverner. Et dans le camp adverse, le Premier ministre sortant, le chiite Nouri al-Maliki, se refuse à passer la main. Dans la victoire législative d'Allaoui, il dénonce d’ailleurs une restauration des anciens du parti Baas de Saddam Hussein.
Pour sa part, Nouri al-Maliki avait voulu se démarquer de sa majorité chiite de l'Alliance nationale irakienne. Pour ratisser plus large aux deuxièmes législatives de l'Irak sous occupation américaine, il avait pris la tête d'une nouvelle formation aux ambitions transcommunautaires baptisée Alliance pour l'Etat de droit. Sans grand succès. Il vient donc de s'allier avec la deuxième grande formation chiite, inscrite, elle, dans la mouvance de son frère ennemi, Moqtada Sadr. Mais le compte de députés n'y est toujours pas. Reste la coalition kurde pour arbitrer entre Maliki et Allaoui.