Avec notre correspondante à Erbil, Fatma Kizilboga
En Irak plus que jamais, la fin justifie les moyens. Et dans la course au gouvernement, même les groupes rivaux arrivent à s’associer, comme l’Alliance de l’Etat de droit (AED) du Premier ministre Nouri al-Maliki et l’Alliance nationale irakienne (ANI), proche de l’imam radical Moqtad Sadr. Les deux groupes sont désormais réunis sous le nom d’Alliance nationale, signe que les chiites sont résolus à garder le pouvoir.
Car si le Bloc Irakien du chiite mais néanmoins laïc Iyad Allaoui est arrivé en tête du scrutin du 7 mars, avec 91 sièges, la liste a peu de chances d’être désignée par le président Jalal Talabani pour former le gouvernement, faute de détenir la majorité requise de 163 sièges. Un manque qu’aucun parti n’a souhaité combler, notamment en raison des liens supposés du mouvement avec l’ancien régime baasiste de Saddam Hussein, désormais interdit en Irak.
Ce sera donc une fois de plus aux Kurdes de trancher, qui souhaitent pour leur part garder la présidence de la République. Le risque est celui de voir les sunnites écartés du pouvoir.
Un scénario qui fait craindre de nouvelles tensions intercommunautaires, alors que les violences sont déjà en nette augmentation dans le pays, à quelques semaines à peine du retrait total des forces de combat américaines prévu fin août.