Le chef des inspecteurs de l’AIEA sur le nucléaire iranien jette l’éponge

L’annonce a été faite en fin de matinée du jeudi 1er juillet par la porte-parole de l’Agence internationale à l’énergie atomique : le Finlandais Olli Heinonen démissionne. Or c’est lui qui était chargé jusqu’à aujourd’hui de contrôler l’arsenal nucléaire clandestin de Téhéran et de rassurer le monde sur son caractère purement pacifique. Il était également en charge de surveiller le programme nucléaire syrien. Officiellement Olli Heinonen démissionnerait pour des « raisons personnelles ».

Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin

Le motif de son départ laisse sceptique un grand nombre d’acteurs de ce dossier sensible. Car d’accord Olli Heinonen a 63 ans mais jusqu’ici ce radiochimiste ne semblait pas vraiment préparer une éventuelle retraite. Il était même en première ligne sur le dossier nucléaire iranien depuis cinq ans.

Olli Heinonen part du jour au lendemain, il part alors qu’il y a quinze jours, les Iraniens ont dit que deux inspecteurs ne remettraient plus jamais les pieds en Iran parce qu’ils avaient rompu la confidentialité de leurs recherches et qu’il y avait eu des fuites dans la presse anglo-saxonne. Il part alors que l’Iran mais aussi ses deux principaux alliés ici - le Venezuela et Cuba - accusent régulièrement Yukiya Amano, le directeur général de l'agence, le successeur de Mohamed el-Baradei, d’être partial et de travailler pour le seul intérêt des puissances nucléaires, Washington en tête.

Un départ interprété comme des gages donnés par l’AIEA à l’Iran ?

Ce ne serait absolument pas le cas si l’on en croit des sources diplomatiques européennes. Selon elles M. Heinonen a des projets personnels, il a passé 27 années de sa vie au service de l’agence et son départ n’est pas un signe de drames internes chez le gendarme du nucléaire.

Le pouvoir iranien lui en tout cas aura beau jeu de présenter sa démission dans le contexte actuel qui est celui de la rupture du dialogue avec les Occidentaux, comme une victoire de sa diplomatie et une reconnaissance implicite par l’agence d’éventuels manquements passés.

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