La Russie avait accepté avec réticence de soutenir de nouvelles sanctions de l'ONU contre l'Iran. Mais en acceptant ces sanctions renforcées, le gouvernement de Moscou était persuadé que la centrale nucléaire qu'elle s'apprête à livrer à l'Iran échappait à la liste des activités interdites. C'est bien le cas pour les sanctions onusiennes.
Dès 2006, l'ONU avait exclu la centrale de Bouchehr de son volet de sanctions. En revanche, selon les autorités allemandes, les équipements saisis figurent bien dans la liste élargie de produits interdits à l'exportation vers l'Iran que vient d'approuver l'Union européenne. Entamée avant la révolution islamique de 1979, la construction de la centrale de Bouchehr n'est toujours pas achevée. En mars 2010, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton jugeait prématurée la poursuite de ce programme nucléaire civil, souhaitant ainsi envoyer un message sans équivoque au gouvernement iranien.
La Russie de son côté rappelle que l'Iran, dans le cadre du TNP, est autorisé à poursuivre des activités nucléaires à des fins civiles. Elle entend donc permettre le démarrage de Bouchehr d'ici à la fin de l'été. La récente décision du gouvernement allemand risque pourtant de contrecarrer cette volonté russe.