Le cabinet de sécurité israélien a décidé ce jeudi l'allègement du blocus de la bande de Gaza, face à la pression de la communauté internationale, particulièrement forte depuis l'assaut par l'armée israélienne de la « Flottille pour Gaza » qui a fait neuf morts le 31 mai 2010. L'entrée de « biens à usage civil » et de matériaux « pour des projets civils » devrait ainsi être facilitée, annonce un communiqué du bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahu.
Le communiqué israélien ne donne aucun détail sur la nature des biens autorisés, ni sur la date d'entrée en vigueur des mesures. Il précise que le cabinet décidera « dans les jours qui viennent » du calendrier de mise en oeuvre cette politique.
Selon le coordinateur palestinien Raed Fattouh, la nouvelle liste de biens incluerait toute sorte d'aliments, les jouets, les articles de papeterie, les ustensils de cuisine, les matelas et les serviettes de toilette.
Les règles du blocus devraient changer, remplaçant la « liste noire » d'une centaine de produits autorisés par une « liste noire » de quelque 120 produits ou matériaux interdits.
L'Union européenne a salué la décision d'Israël. Il s'agit d'un « pas dans la bonne direction » pour le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, dont le pays assure actuellement la présidence de l'UE. Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a rejeté l'annonce, appellant les mesures de la « propagande médiatique ». Le mouvement islamique continue à exiger la levée totale du blocus.
Interrogé sur RFI, Sébastien Trives, directeur adjoint des opérations de l’UNRWA (l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens) dans la bande de Gaza, estime que « l'allègement n'est pas la solution » et qu'il faut une levée. Il rappelle qu'il y a eu beaucoup de déclarations dans le passé qui ne se sont jamais traduites par un changement véritable sur le terrain. Pour Sébastien Trives, « il faut permettre à l'économie de Gaza de se regénérer et permettre aux gens de ne plus être dépendants de l'aide ». Il juge pourtant qu'il est trop tôt pour se prononcer sur la décision du cabinet israélien qui, pour l'instant, « reste floue ».