Israël étudie les modalités d'un allègement du blocus de Gaza

En Israël, face à la pression internationale, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a bien été obligé de réunir son cabinet de sécurité, deux semaines après l'arraisonnement sanglant d'une flottille d'aide pour Gaza qui voulait rejoindre le territoire palestinien étranglé par le blocus. S'il n'est pas question de lever le blocus maritime, en revanche la liste des marchandises autorisées devrait être revue à la hausse.

Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet

Si on devait résumer la tendance des propositions qui sont actuellement discutées par les 15 ministres les plus importants du gouvernement israélien, on pourrait dire que ce sont maintenant les produits interdits qui vont faire l'objet d'une liste noire et non plus les produits autorisés. Cela semble un détail mais cela fait en fait toute la différence. Car depuis 2006, Israël autorisait moins de 100 produits de consommation courante à entrer dans la bande de Gaza, contre plus de 4 000 avant l'imposition du blocus. Mais désormais, seulement une centaine de produits, considérés comme susceptibles de servir à des fins militaires seront donc interdits.

Les produits qui devraient rester interdits sont les matériaux de construction, comme les tuyaux pouvant servir à la fabrication de roquettes artisanales, ou le ciment et le
gravier qui pourraient être utilisés, d'après les services de sécurité israéliens, par les groupes armés de Gaza pour bâtir des « bunkers ».

Par contre, il n'y aura plus de raison d'empêcher de faire entrer du vinaigre, du coriandre, des chips ou du shampoing par exemple. Et l'ONU devrait aussi pouvoir désormais importer les matériaux qui permettront de réaliser ses propres projets de reconstruction.

Désamorcer la pression internationale

Cet allègement du blocus est en fait le fruit de nombreux échanges ces derniers jours entre Tony Blair, l'émissaire du Quartette au Proche-Orient et le Premier ministre israélien. Il y a en effet de toute évidence, une volonté de Benyamin Netanyahu d'essayer de désamorcer la pression internationale . Pour la première fois, les Israéliens seraient prêts à désserrer l'étau qu'ils ont imposé à Gaza depuis l'enlèvement du soldat Gilad Shalit.

Mais en même temps, Israël ne revient pas sur l'essentiel, sur son blocus maritime. « Pas question de transformer le port de Gaza en port iranien » où circuleraient librement des armes avait déjà prévenu Benyamin Netanyahu. L'armée israélienne a également averti qu'elle restait prête à intercepter tout nouveau navire qui tenterait de rejoindre les côtes de l'enclave palestinienne pour briser le blocus de Gaza.

 

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