Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion
A titre exceptionnel, l’ONU a décidé de se charger d’une mission délicate. A la demande du Conseil de sécurité, c’est elle qui va distribuer à Gaza les cargaisons d’aide humanitaire qui se trouvaient à bord des trois bateaux turcs de la flottille arraisonnée dans le sang par l’armée israélienne le 31 mai.
L’ONU avait posé ses conditions. Elle voulait l’accord des propriétaires des cargaisons humanitaires. Elle voulait aussi que le Hamas, qui contrôle Gaza, s’engage à respecter son indépendance. Elle voulait enfin des assurances d’Israël. Les explications de Robert Serry, coordonateur de l’ONU pour le processus de paix au Proche-Orient : «Le gouvernement israélien a accepté de remettre à l’ONU à Gaza l’ensemble de la cargaison, en comprenant que c’est à l’ONU qu’il revient de juger du bien-fondé de son usage humanitaire à Gaza».
Concrètement, cela signifie que l’armée israélienne laissera entrer la nourriture et les médicaments, mais aussi les sacs de ciment et les matériaux de construction qu’elle bloque normalement. Pour l’ONU, c’est un pas positif, mais c’est une goutte d’eau dans la mer, par rapport aux besoins de Gaza.
Selon Robert Serry, il faut saisir cette occasion pour remettre en cause le blocus de Gaza, qui selon lui a échoué : « La politique actuelle est inacceptable et contre-productive. Il faut une nouvelle stratégie, plus positive. Il faut mettre un terme au bouclage et au blocus de Gaza».