Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion
Les membres du Conseil de sécurité ont fait de la dentelle diplomatique. Ils réclament une enquête prompte, impartiale, crédible, transparente, conforme aux normes internationales. Mais il ne s’agit pas de l’enquête internationale mandatée par l’ONU initialement réclamée par la Turquie et les pays arabes. Les Etats-Unis s’y opposaient et ont eu le dernier mot.
Le texte est suffisamment vague pour que les pays qui le souhaitent y trouvent des arguments pour demander au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de mener l’enquête. Mais les Etats-Unis ont déjà donné leur interprétation très claire : « Israël peut mener une enquête crédible, sans l’ONU ».
De la même manière, les pays arabes voulaient une condamnation d’Israël, mais les Etats-Unis l‘ont refusée avant qu’une enquête soit menée. Le Conseil a donc condamné les violences, mais sans dire clairement qui en était responsable.
Même chose pour la levée du blocus, voulue par une grande majorité de pays, le mot ne figure pas dans la déclaration même si le Conseil appelle à une distribution sans entraves de l’aide humanitaire.
En fin de compte, le texte est tellement alambiqué que chaque camp y trouve son compte.