L'attaque israélienne complique la diplomatie américaine

Si les Etats-Unis ont réagi de façon modérée à l’attaque israélienne contre la flotille humanitaire qui se rendait à Gaza, c’est qu’ils se trouvent dans une situation délicate qui les oblige à ménager deux alliés : Israël et la Turquie. Lors d'une conversation téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Barack Obama a demandé à connaître «le plus vite possible» les circonstances exactes de l'abordage qui a fait au moins neuf morts.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

L’incident s’est produit au moment où l’administration Obama essayait d’améliorer ses relations avec Benyamin Netanyahou, qui devait être reçu aujourd’hui mardi 1er juin à la Maison Blanche. Sa dernière visite en mars s’était assez mal passée, à cause de l’annonce de la construction de nouveaux logements à Jerusalem-Est, faite juste au moment où le vice-président Joe Biden se trouvait en Israël.

La rencontre d’aujourd’hui devait donc marquer une sorte de réconciliation. Le Premier ministre devant retourner d’urgence dans son pays, la visite a été reportée et avec elle le réchauffement espéré.

Le numéro d’équilibriste des responsables américains

Les Etats-Unis doivent aussi être sensibles à la colère d’un autre de leurs alliés stratégiques, la Turquie, qui les autorisent à utiliser son espace aérien pour ravitailler leurs forces en Irak. Or, l’ambassadeur turc à Washington a trouvé la réaction prudente de l’administration « plutôt faiblarde ».

Mais les responsables américains, qui attendent de savoir ce qui s’est exactement passé, doivent se livrer à un numéro d’équilibriste afin de n’offenser ni Israël, ni la Turquie.

Autre conséquence de l’incident : il détourne l’attention du débat sur les sanctions contre l’Iran, le Conseil de sécurité voyant son attention accaparée par Gaza.
 

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