La Turquie, un interlocuteur incontournable sur la scène orientale

La Turquie accueille un sommet sur la sécurité régionale en Asie. Les présidents iranien, syrien, palestinien et afghan et le Premier ministre russe Vladimir Poutine ont fait le déplacement. Cette réunion régionale offre aux autorités turques une nouvelle tribune pour maintenir la pression sur Israël, une semaine après l'arraisonnement du cargo dans lequel neuf militants turcs de la cause palestinienne ont péri.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Devant un public acquis à leur cause, les dirigeants palestinien, syrien, iranien, azerbaïdjanais notamment, les responsables turcs ont continué de dénoncer le refus d’Israël d’une commission d’enquête internationale. Et, naturellement, le Premier ministre turc a de nouveau eu des mots très durs sur les méthodes inhumaines, sur le terrorisme d’Etat, sur le massacre dont Israël s’est rendu coupable, resserrant les rangs dans le camp anti-israélien. Des propos qui ont trouvé un écho tout naturel auprès du président syrien Bachar al-Assad, parlant de «crime intentionnel» de la part d’Israël, de son attitude éternelle contre la paix, etc.

Au sein de ce forum dont Ankara prend la présidence tournante pour deux ans, les Turcs vont faire pression pour que la résolution finale dénonce de manière explicite l’attitude israélienne. Ce sera d’autant plus facile que, bien qu’Israël soit membre de cette organisation pour la paix en Asie, l’Etat hébreu n’est pas représenté à cette conférence. Il faut attendre la même union sacrée mercredi, en Turquie toujours, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue Arabe.

Le président palestinien, également présent, a remercié la Turquie de son soutien

Le président palestinien a rajouté cette étape stanbouliote à sa tournée européenne et américaine pour remercier les Turcs de leur soutien et il a même offert la nationalité palestinienne à tous les sympathisants de la flottille de la paix. Mais Mahmoud Abbas est surtout à Istanbul pour tenter de relancer la cause palestinienne, tout en reprenant la main face au Hamas, qui est pour l’instant le vainqueur médiatique de l’affaire de la flottille.

C’est ainsi que Palestiniens et Turcs ont décidé de la mise sur pied d’un comité mixte piloté par les ministres des Affaires étrangères pour renforcer leur coopération ; il se réunira deux fois par an et concernera la formation d’étudiants et de diplomates, l’eau, l’agriculture, la santé, la science, la culture. Ce soutien turc très appuyé tombe à point nommé, à la veille d’une tournée diplomatique importante où les cartes ont été en quelque sorte redistribuées depuis une semaine.
 

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