Israël accélère l’expulsion des militants pro-palestiniens arrêtés à bord de la flottille

Le gouvernement israélien continuait, mercredi 2 juin 2010, à expulser les militants étrangers qui étaient à bord de la flottille qui se dirigeait vers Gaza. Ces activistes pro-palestiniens se trouvaient à bord des six bateaux arraisonnés par la force lundi 31 mai 2010 par l’armée israélienne. Sur les 682 personnes, originaires de 42 pays, 45 avaient déjà été expulsées lundi et mardi. Mais le processus s’accélère ce mercredi suite à une annonce des autorités israéliennes. Tous les expulsés devraient avoir quitté le pays d’ici deux jours.

Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet

Des bus ont quitté dans la nuit de mardi à mercredi 2 juin le centre de rétention de Beersheva, dans le sud d'Israël, pour conduire plusieurs dizaines de militants étrangers vers l'aéroport de Ben Gurion. En tout 250 activistes ont commencé à être expulsés ou sont sur le point de monter dans un avion à destination de leur pays d'origine.

Que ce soit par les airs ou par voie de terre (plus de 120 militants originaires des pays arabes devaient également être conduits à la frontière avec la Jordanie), le gouvernement israélien fait sortir ces encombrants et indésirables «invités». Mis à part les personnes soupçonnées d'avoir participé directement aux violences, et qui seront maintenues en détention, la plupart des passagers de la flottille devraient être expulsés dans les 36 prochaines heures.

Israël accélère visiblement le processus d'expulsion des 682 passagers de la flottille, conformément aux consignes données hier par le Premier ministre israélien, tout juste revenu en urgence du Canada.

Incertitudes pour les blessés

L’expulsion des militants blessés est plus délicate et pas seulement au niveau médical mais surtout au niveau diplomatique. La plupart des blessés sont turcs et Ankara a d'ores et déjà envoyé trois avions médicalisés pour rapatrier ses ressortissants. Hier, lors de la réunion du cabinet de sécurité, certains ministres se sont opposés à ce que les blessés repartent à bord de ces avions, mais d'autres ont fait valoir que ce serait vraiment mettre de l'huile sur le feu que de faire repartir à vide les appareils vers Ankara.

La crise diplomatique entre Israël et la Turquie est à son comble. Le Premier ministre turc a qualifié l'assaut meurtrier de lundi de « massacre sanglant » et a exhorté la communauté internationale à « punir » l'Etat hébreu. La tension entre les deux pays est telle qu'Israël a même commencé à rapatrier, dans la nuit de mardi à mercredi, les familles de son personnel diplomatique à Ankara.

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