Dans le concert d’indignation déclenché par le raid israélien sur les bateaux qui faisaient route vers Gaza, l’Egypte annonce la réouverture de son seul point de passage avec l’enclave palestinienne. Le terminal de Rafah est fermé depuis la prise de contrôle de la Bande de Gaza par le Hamas en juin 2007, Le Caire refusant de prendre en charge une frontière commune avec le territoire tombé aux mains du mouvement islamiste palestinien.
La fermeture de Rafah a coïncidé avec le blocus de plus en plus strict imposé par Israël à la Bande de Gaza. Conséquence : c’est sous la frontière égyptienne que des centaines de tunnels de contrebande ont été creusés, pour permettre aux Palestiniens de Gaza de surmonter en partie les effets de l’embargo israélien.
Pressions
Dans cette situation, l’Egypte était soumises à des pressions contradictoires. Pressée par les Occidentaux de contrôler sa frontière avec Gaza pour empêcher le Hamas de se fournir en armes. Mais régulièrement critiquée par d’autres pays arabes et par une large partie de l’opinion arabo-musulmane, accusant le Caire de complicité avec Israël.
C’est dans ce contexte que l’Egypte a commencé en décembre 2009 à construire une barrière souterraine, censée empêcher le trafic souterrain vers la Bande de Gaza. Un « mur » qui – à ce jour – n’a pas freiné l’activité des tunnels.
Après l’attaque meurtrière contre la flottille, la question du blocus de Gaza revient brutalement sur le devant de la scène. Dans ce contexte, Le Caire n’a pas pris le risque d’apparaître solidaire d’Israël dans le maintient de cet embargo. Le président égyptien fait savoir qu’il a « donné des instructions pour ouvrir le terminal de Rafah afin de faire entrer les aides humanitaires et médicales nécessaires pour la bande de Gaza et accueillir les cas humanitaires, les blessés et les malades qui doivent passer par l'Egypte ».