Des députés allemands présents sur la flottille et de retour à Berlin témoignent. « Personne n'était armé. Nous n'avions que des bâtons face à cet acte de piraterie», assurent-ils en choeur.
Norman Paech, 72 ans, ancien député du parti Die Linke déclare : «Vers 4h00, heure locale, nous avons entendu les premières détonations, c'était des grenades de gaz lacrymogène. Ensuite il y a eu des hélicoptères au-dessus de nous qui ont largué des soldats. Les femmes étaient enfermées dans les cabines et les hommes étaient sur le pont, précise-t-il. Nous n'avons jamais eu de couteaux utilisés comme armes. C'est avec des bâtons qu'on s'est défendu. J'ai vu personnellement, ajoute-t-il, quatre morts, tués par balle».
«Les soldats ont tiré à balles réelles, pas avec des balles en caoutchouc, ils
auraient pu le faire», affirme, de son côté, Matthias Jochheim, un médecin présent, lui aussi, à bord de la flottille.
Quatre militants grecs, pour leur part, affirment que les conditions de détentions ensuite des militants sont horribles. « Dans le port d'Ashdod nous étions, raconte-t-il, 500 à nous entasser par terre. Nous n'avions rien manger, rien à boire et nous avons subi des dizaines de contrôle corporels. Deux d'entre nous ont même été tabassés.»
Israël a expulsé ce mardi 1er juin plusieurs dizaines de militants de la flottille. Sur les 682 personnes de 42 pays qui se trouvaient à bord des six bateaux remorqués vers un port israélien, 45 ont accepté d'être expulsés et ont pris l'avion lundi et mardi, selon un porte-parole de la police d'immigration. Tous les autres ont été emmenés à la prison de Beersheva, dans le sud d'Israël, où des juges de l'immigration s'occuperont des démarches pour leur expulsion, a-t-elle précisé.
Les condamnations continuent...
Dans ce contexte, toute la journée de mardi, les condamnations du raid israélien se sont poursuivies.
Le Conseil de l’Atlantique Nord s’est réuni d’urgence au niveau des ambassadeurs des vingt-huit pays de l’Alliance pour mettre en commun leurs informations quant à une situation qui, plus de 24 heures après l’incident naval, reste confuse.
L’OTAN condamne ce recours à la violence à l’origine de « la tragédie » et déclare rajouter sa voix à celle des Nations unies et de l’Union européenne qui réclament déjà « une enquête prompte, impartiale, crédible et transparente ». L'organisaton exige d’urgence la libération des civils détenus en Israël, ainsi que les six navires de la flottille.
Paris, par la voix du président Sarkozy a exigé leur libération, notamment celle de neuf Français.
A Ankara, c'est toujours la colère qui domine. Devant les députés de son parti, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a condamné sans reserve ce «massacre sanglant» et réclamé une punition.
Le Premier ministre turc a souligné encore une fois que les bateaux de la flottille avaient été «strictement contrôlés» avant leur départ de Turquie.
Le président égyptien Hosni Moubarak a ordonné l'ouverture du terminal de Rafah avec Gaza, le seul point de passage non contrôlé par Israël, pour acheminer de l'aide humanitaire et transporter les malades.