Avec notre correspondante à Istanbul, Jeanne Tuliers
Un millier de personnes se sont rassemblées très tôt ce matin du 31 mai devant le consulat d’Israël à Istanbul : les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. Les manifestants sont des proches de la Fondation pour les droits de l’homme et l’aide humanitaire, Ettev, qui a affrété les trois bateaux turcs. La fondation est connue pour ses liens avec le mouvement islamiste du Hamas.
Parmi la foule, Sahadettin Ashidji, dont le père se trouve sur le bateau de passagers, le Mavi Marmara : « Avant qu’il ne parte, je suis monté dans la voiture avec lui. Il ne voulait pas que je l’accompagne. Il pleurait, et je lui ai dit : “Non ne pleure pas, tu vas en Terre sainte”. On a eu des nouvelles de lui pour la dernière fois, il ya deux jours. Depuis, on n’arrive plus à le joindre par téléphone. Si Dieu le veut, il est vivant. Il va peut-être se rendre, mais nous, nous arrivons derrière. Nous nous attendions à une telle réaction des Israéliens. Moi, je m‘attendais à ce que le sang coule ».
Des manifestations sont aussi prévues tout au long de la journée à Istanbul mais aussi à Ankara devant devant l’ambassade israélienne.
A Ankara, au ministère des Affaires étrangères une réunion de crise a eu lieu tôt ce matin. La diplomatie turque dans un communiqué a condamné cette violence qu’elle qualifie d'« acte inhumain ».