C'est la fin du suspense. Depuis ce week-end, et la publication des informations selon lesquelles Jean-Paul Delevoye avait cumulé avec sa fonction de haut-commissaire aux retraites au sein du gouvernement des mandats -dont certains étaient rémunérés- ce qui est incompatible.
Situation intenable
Sa situation était devenue intenable. Dans l'opposition, plusieurs voix s'étaient élevées notamment à la France insoumise pour réclamer dès ce week-end sa démission. Le gouvernement avait semblé faire bloc derrière lui. Édouard Philippe avait même apporté son soutien au haut-commissaire en affirmant qu'il était de totale « bonne foi » dans le Journal du dimanche.
Mais cela n'aura donc pas suffi et la décision est tombée il y a donc quelques minutes. Jean-Paul Delevoye a quitté ses fonctions. Emmanuel Macron a accepté cette démission avec « regret » a fait savoir l'Élysée, qui annonce aussi qu'il sera remplacé dans les meilleurs délais.
Le temps presse
Il est vrai que le temps presse, car le gouvernement espère relancer des négociations avec les syndicats sur la réforme des retraites. Des syndicats ont pour la plupart estimé que Jean-Paul Delevoye était « décrédibilisé ». Philippe Martinez de la CGT avait d'ailleurs lui aussi demandé au haut commissaire de démissionner. L'exécutif ne pouvait pas laisser traîner la polémique alors que la France risque d'être bloquée par les grèves pour les fêtes et qu'il essaie de convaincre les Français que cette réforme est plus juste.
Jean-Paul Delevoye avait été nommé en septembre 2017 par Emmanuel Macron pour mener cette réforme des retraites. Pendant deux ans, il a donc discuté avec les partenaires sociaux pour tenter d’élaborer un régime universel des retraites, fusionnant les 42 systèmes qui coexistent actuellement. En 2019, il était entré au gouvernement pour mener à bien ce projet emblématique du quinquennat Macron.
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