Ce 14 décembre encore, on ne connaissait que trois mandats non-déclarés à Jean-Paul Delevoye, mais face à la ténacité des médias, le haut-commissaire aux Retraites a pris les devants et rédigé une nouvelle déclaration d'intérêt à la Haute autorité de la transparence pour la vie publique. Il y a rajouté pas moins de dix mandats, donc 13 au total.
Onze d'entre eux étaient bénévoles. Mais même non rémunérées, certaines situations peuvent provoquer des conflits d'intérêts. Sa fonction de président d'un think tank, où il touchait plus de 5 000 euros par mois, pose réellement problème. Il a continué à percevoir cette somme alors qu'il était au gouvernement, ce que la Constitution interdit formellement.
« Engagement social »
Aujourd'hui l'artisan de la réforme des retraites dit regretter ses erreurs qu'il estime désormais corrigées, puisqu'il a rectifié sa déclaration, démissionné de ses fonctions et s'est engagé à rembourser les sommes indument perçues. Jean-Paul Delevoye se justifie en affirmant : « J'ai fait ces omissions car, pour moi, c'était de l'ordre de l'engagement social ».
Fragilisé dans l'opinion publique et discrédité par certains syndicats pour qui ces oublis confortent leur défiance, Jean-Paul Delevoye a déclaré qu'il voulait continuer à défendre la réforme des retraites. Pour le moment, il a toujours le soutien du Premier ministre, une façon pour l'exécutif d'écarter la possible démission de celui qui possède les rouages de la réforme.
Du coté des syndicats réformistes, la réserve semble de rigueur, comme en témoignent les propos d'Orléane François, présidente de la FAGE, un syndicat étudiant.
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