France-réforme des retraites: blocage total entre syndicats et gouvernement

Au douzième jour de la grève contre la réforme des retraites, sur le plan politique, le blocage reste total entre les syndicats et le gouvernement français qui campent chacun sur leurs positions. L'hypothèse de fêtes de fin d'année sans transports en commun devient de plus en plus probable.

En France, au douzième jour de la grève contre la réforme des retraites, non seulement la mobilisation ne s’essouffle pas, mais le bras de fer se durcit, alors que s’annonce, mardi 17 décembre, une nouvelle grande journée de manifestation à l’appel cette fois de tous les syndicats - la CFDT qui réclame le retrait de l’âge pivot à 64 ans - alors que les autres syndicats exigent le retrait pur et simple de la réforme.

Compromis compliqué

Dans ces conditions, la recherche d’un compromis s’annonce très compliqué, même si le gouvernement ne désespère pas de faire revenir les syndicats dit « réformistes » à la table des négociations dès cette semaine en laissant miroiter une possible négociation sur l’âge pivot, le fameux « âge d’équilibre » qui, selon plusieurs ministres, « n’est pas le totem de la réforme ».

En attendant, chacun campe dans une guerre de position et durcit le ton : les cheminots menaçant de bloquer les trains pour Noël, alors que trois millions de Français devraient voyager pour les fêtes de fin d’année... Inadmissible pour le Premier ministre Édouard Philippe qui a mis en garde, dimanche,  soulignant « que les Français n’accepteraient pas que certains puissent les priver de ce moment important ».

L’exécutif, qui peine pourtant à gagner la bataille de l’opinion, selon un sondage publié le 15 décembre, 54% des Français soutiennent aujourd’hui la grève - malgré plus une semaine de blocage - contre 30% qui y sont résolument opposés.

Delevoye fragilisé

Autre difficulté pour le gouvernement, la mise en cause du haut-commissaire aux Retraites, Jean-Paul Delevoye, fragilisé après la révélation de multiples omissions dans sa déclaration d’intérêts. Cette incroyable négligence du « Monsieur Retraites » du gouvernement, qui a oublié non pas trois mais treize mandats dans sa déclaration d’intérêts, ouvrent la voie à des accusations de « mensonges et de conflits d’intérêts ».

Les oppositions réclament sa démission en soulignant que Jean-Paul Delevoye est désormais hors jeu malgré le soutien sans failles de Matignon et de plusieurs ministres, qui plaident sa « bonne foi ». Du coup, le sort de Jean-Paul Delevoye sera peut être tranché mercredi alors que se réunit le collège de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Si elle devait décider de saisir la justice, son maintien au gouvernement serait bien sûr compliqué.

Pagaille en vue avec la grève des transporteurs routiers qui débute ce lundi

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