14-Juillet: François Hollande veut redonner confiance aux Français

Après deux mois de diète médiatique, François Hollande est revenu sur le devant de la scène pour sa traditionnelle interview télévisée du 14-Juillet. Dans un contexte de fronde sociale et politique et de chômage endémique, le chef de l'Etat s'est posé en président rassembleur et réformiste.

Il y a un an, François Hollande choisissait les jardins de l'Elysée pour sa traditionnelle interview du 14-Juillet. Cette fois, il a décidé de revenir dans les salons du palais présidentiel, précisément au salon des Portraits. Si le cadre diffère, le contexte de son intervention, lui, ne change pas vraiment. Comme l'année dernière, cet entretien avec deux journalistes de TF1 et de France 2 a eu lieu sur fond de chômage et de tension sociale.

Lors de sa dernière intervention du 14-Juillet, François Hollande assurait que la reprise était là, que la production industrielle repartait. Un an plus tard, le bilan est terne. Mais le président de la République persiste : « Nous sommes sortis de la crise », a-t-il assuré, avant de tempérer : « La reprise est là, mais elle est trop fragile, elle est vulnérable ». C'est pour cette raison, a-t-il dit, qu'il a décidé la mise en place du pacte de solidarité en janvier dernier.  Le chef de l'Etat en a profité pour appeler les entreprises à respecter ce pacte en agissant pour la création d'emplois. « Maintenant, c'est à vous aussi de marquer votre confiance », a-t-il lancé.

François Hollande a par ailleurs annoncé qu’il présidera, à la rentrée, une réunion pour « lever tous les obstacles » à l'apprentissage. L’objectif est fixé : 500 000 apprentis d’ici 2017.

Le président de la République a confirmé son geste en direction des classes moyennes, en 2014 et 2015. Cette baisse de la fiscalité prévue dès cette année devrait, selon lui, permettre à deux millions de Français de payer moins d'impôts et à un million d'autres de sortir de l'impôt sur le revenu. « Soutien aux entreprises, baisses d'impôts pour les ménages, économies budgétaire, tout est connu », a affirmé le chef de l’Etat.

A la question sur d'éventuelles divergences avec son Premier ministre Manuel Valls quant à la ligne politique du gouvernement, le président de la République a balayé tout différend. « Vous pensez que je nomme un Premier ministre, que je le choisis, pour une politique que je ne voudrais pas ? », a interrogé François Hollande. « On a un devoir qui est la réussite. Et ce devoir nous engage. Le Premier ministre, les membres du gouvernement, toutes doivent être au service de la France », a-t-il déclaré. « Jusqu'à la fin de mon mandat, pas une minute ne sera perdue pour la réforme », a par ailleurs promis François Hollande. « On a un devoir », a martelé le chef de l’Etat, celui de « la réussite ». « Il n’ya rien qui ne peut nous séparer sur notre objectif ».

Après un premier quart d'heure consacré à ces questions économiques, l'entretien a laissé place à la situation au Proche-Orient avec le conflit israélo-palestinien. « On est pour la paix. Le rôle de la France, c'est d'aller chercher toutes les médiations », a expliqué François Hollande. « Le conflit israélo-palestinien ne peut pas s'importer. Il ne peut pas y avoir d'intrusion dans les lieux de culte », a-t-il prévenu, après les heurts qui ont éclaté ce dimanche en marge d'une manifestation pro-palestinienne à Paris.

Cette parenthèse internationale a cependant été rapidement refermée et le chef de l'Etat est revenu à la situation en France et aux réformes qu'il compte mettre en place dans les prochains mois. Après les réformes économiques de 2014, François Hollande a promis dès 2015 des changements dans les domaines de la santé, de la grande vieillesse, de l'enfance et de l'éducation. Et, à partir de 2016, de « grandes réformes de société » : sur le droit de vote des étrangers, pour lequel il s'est dit « favorable » au niveau local, et sur le renforcement de l'indépendance de la justice.

Le chef de l'Etat a également brièvement évoqué les affaires judiciaires auxquelles est mêlé son prédécesseur Nicolas Sarkozy et pour lesquelles il a assuré n'être jamais intervenu. « Je ne l'ai non seulement pas fait, mais je ne peux même pas y avoir songé », a insisté François Hollande, en réponse à une question sur la récente mise en examen de l'ex-président et ses affirmations sur une « instrumentalisation politique de la justice ».

Reconnaissant s'être trompé en promettant une inversion de la courbe du chômage pour la fin de l'année 2013, le chef de l'Etat a assuré qu'une « nouvelle impulsion » était donnée. « Je veux que les Français vivent mieux. Moins d’impôt, plus de pouvoir d’achat, et moins de chômage », a insisté le président de la République. Face à la morosité ambiante, il a appelé les Français à avoir confiance en leur pays. « Quand je suis à l'étranger, on me dit du bien de la France », a assuré François Hollande. Mettant en avant la qualité touristique, les performances de ses entreprises, le dévouement de ses professeurs, le président de la République s'est exclamé : « C'est ça la France ! Il faut qu'elle se donne à elle-même de la confiance. »

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