La majorité de droite a voulu jouer le jeu en votant le projet de loi sans l'amender. Un vote favorable qui n'empêche pas les Républicains de critiquer le texte. « C’est toujours plus de dette et la dette d’aujourd’hui, c’est les impôts de demain, et c’est les gilets jaunes d’après-demain, explique Bruno Retailleau, le président du groupe LR. C’est un texte qui va apporter des déceptions et aussi un certain nombre de divisions. Il y a des Français qui auront droit de bénéficier de ces mesures et d’autres qui n’auront pas le droit, il y a des entreprises qui pourront faire la prime exceptionnelle et d’autres qui ne le pourront pas ».
Avis partagé par le sénateur républicain Roger Karoutchi. Pour lui, voter la loi était une question de responsabilité. Mais d'autres mesures doivent venir. « On peut aller plus loin sur les allocs familiales, le quotient familial, les retraités, peut-être peut-on un petit peu discuter quand même sur le point d'indice des fonctionnaires qui est gelé depuis longtemps. C'est une étape positive, mais c'est une étape, ce n'est pas un point d'aboutissement ».
L'extrême gauche très critique
Les critiques les plus virulentes viennent de l'extrême gauche. Pour le communiste Pierre Laurent, les mesures ne vont pas assez loin. « La question du smic est tenue à l’écart, la tenue de l’ouverture de négociations salariales dans les entreprises l’est aussi, beaucoup d’autres questions qui concernent directement le pouvoir d’achat ne sont pas concernées par le projet. Il y a énormément d’insuffisances et je pense que la demande sociale d’une véritable augmentation du pouvoir d’achat va demeurer très forte dans le pays », déplore-t-il.
Les communistes ont décidé de ne pas voter tous les articles. La loi, validée par le Sénat, s’appliquera dès le début de l'année prochaine.