Aucun gilet jaune à Paris, c’est le mot d'ordre circule sur les réseaux sociaux sous la forme d'une carte du territoire français. On y voit 14 villes identifiées par des points rouges et un message qui encourage les manifestants à éviter la capitale et les contrôles des forces de l'ordre pour mieux se mobiliser en province.
Cette nouvelle stratégie loin de faire l'unanimité. Pour certains « gilets jaunes », il faut continuer à manifester au plus près du pouvoir pour un impact médiatique le plus fort possible. D'autres actions sont prévues aux frontières ce samedi 22 décembre. « La France en colère », l'un des groupes Facebook les plus influents, appelle à bloquer les camions de marchandises, mais à laisser passer les particuliers. L'évènement compte un peu plus de 1 000 participants. Plusieurs points de blocages sont envisagés comme le péage du Boulou à la frontière franco-espagnole.
Le mouvement pourrait s'essoufler
D'autres iront du côté des frontières belge, allemande et italienne. Les manifestants français espèrent à cette occasion faire cause commune avec les « gilets jaunes » de ces pays européens. Des ports bretons pourraient aussi être impactés ce samedi mais difficile d'anticiper l'ampleur de ces blocages. Menacé d'essoufflement, le mouvement pourrait aussi souffrir en ce premier jour des vacances de Noël, de son éparpillement.
Face à cette poursuite du mouvement, l'une des priorités du gouvernement est justement de garantir la fluidité des départs en vacances. Ce samedi est en effet l'un des plus importants de l'année sur les routes et dans les trains avec le début des congés de Noël. En conséquence, les grands axes de circulation ainsi que les péages et les gares seront particulièrement surveillés pour éviter toute paralysie par les gilets jaunes.
3 000 CRS en province, 8 000 à Paris
En Province, près de 3 000 forces lourdes comme des CRS ou des gendarmes mobiles seront déployées, selon les syndicats de police. C'est beaucoup moins que les samedis précédents.
Pour s'adapter en temps réel à l'affluence des « gilets jaunes » dans telle ou telle zone géographique, les effectifs seront plus éclatés et très mobiles et prêts également à se rendre sur les frontières où des actions pourraient avoir lieu. Plusieurs véhicules blindés légers seront aussi en alerte. Enfin en région parisienne, là encore, le dispositif sera moindre que la semaine dernière, ou 8 000 hommes étaient mobilisés. En revanche, la stratégie visant à réagir en tout point et à tout moment sera maintenue. Et à Versailles, où une mobilisation pourrait avoir lieu, le château restera fermé par précaution, toute la journée.