France: la majorité LREM ne veut plus se faire marcher sur les pieds par l’exécutif

L’Assemblée nationale a adopté jeudi 20 décembre le plan d’urgence du gouvernement en réponse à la crise des « gilets jaunes ». La majorité a voté -presque- comme un seul homme, mais ses relations avec l’exécutif sont tendues. Manque de concertation, réponse tardive à la crise : les griefs des marcheurs sont nombreux et l’épisode de mardi 18 n’a pas arrangé les choses, quand le gouvernement a voulu revenir sur certaines mesures d’accompagnement à la transition écologique. Les députés de la majorité ne veulent plus se faire marcher sur les pieds.

Ils ont voté le plan d’urgence et ont fait ce que l’on attendait d’eux. Ils ont même exclu (c'est une première) du groupe LREM de l'Assemblée nationale Sébastien Nadot, député de Haute-Garonne, qui avait voté hier contre le projet de budget 2019, enfreignant la règle du groupe : «abstention - péché véniel, vote contre - péché mortel».

Mais les députés de la majorité veulent désormais que leurs rapports avec l’exécutif changent, explique le marcheur Mathieu Orphelin : « Niveau gouvernement et conseil des ministres, il faut que tout le monde se détende, en arrêtant de croire pour certains que quand nous proposons des amendements forts, c’est pour embêter le gouvernement. C’est pour renforcer le travail du gouvernement. Donc, un gouvernement fort, une majorité forte : c’est comme ça que cela doit marcher et des fois ça frotte un peu, c’est la vie. La politique, c’est aussi des rapports de force. »

Il faut que l’exécutif écoute davantage les députés de la majorité, car ce sont eux qui sont au plus près du terrain. C’est ce que souhaite Bruno Fuchs, élu du Modem : « c’est vrai que depuis un an et demi, on n’a pas été entendus ou pas suffisamment, alors qu’on a dit les choses depuis un moment. J’espère que cette phase-là, permettra aussi d’être mieux entendus... que l’on tienne compte de ce qu’on ressent, de ce que les gens nous disent, car on est là pour ça aussi : représenter un territoire, faire remonter... ce que ressentent les gens. »

« On n’a jamais été des députés godillots, mais on le sera encore moins qu’avant », promet un marcheur. Un cadre de l’opposition est plus cinglant : « La majorité s’est réveillée, elle a maintenant le goût du sang ».

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