« Solidarité gouvernementale » et « confidentialité ». Emmanuel Macron a-t-il oublié les mots d’ordre qu’il avait lui-même fixé à son gouvernement lors son arrivée au pouvoir ? Communication verrouillée, paroles rares des ministres : le système mis en place par le chef de l’Etat visait à éviter les couacs à répétition du précédent quinquennat.
C’est pour cela que les doutes qu’il a exprimés surprennent et parfois troublent jusque dans son proche camp. Sa demande de clarifications torpille la communication du ministre de l’Action et des Comptes publics, lui qui s’évertue justement depuis des mois à rassurer les contribuables.
Après avoir martelé que la réforme se ferait coûte que coûte, Gérald Darmanin a évoqué l’impact psychologique de ce changement et s’en est remis ce samedi à la décision du président.
A l’Elysée, on jure que ce cafouillage n’est en rien anxiogène et que toute réforme fait l’objet de vérification. Mais tout cela ressemble fort à une amorce de reculade d’Emmanuel Macron. L’image qu’il veut se donner d’un président fonceur que rien n’arrête pourrait en pâtir, un mois après le report de la réforme constitutionnelle, suite à l'affaire Benalla.
A l’Elysée, on jure que ce cafouillage n’est en rien anxiogène et que toute réforme fait l’objet de vérification avant sa mise en œuvre. Mais tout cela ressemble fort à une amorce de reculade d’Emmanuel Macron. L’image qu’il veut se donner d’un président fonceur que rien n’arrête pourrait en pâtir, un mois après le report de la réforme constitutionnelle, suite à l'affaire Benalla.
Un coût et des efforts pour rien ?
Depuis des mois les entreprises se préparent à prélever sur les feuilles de paie les impôts dus par leurs salariés. De même que les caisses de retraite et l'Etat lui-même pour ses fonctionnaires.
Peu enthousiastes à l'idée de devenir percepteur d'impôts, les entreprises sont en train d'adapter leur logiciel de paie pour les plus grandes d'entre elles, d'en confier la charge à des comptables extérieurs pour les PME, et de se débrouiller toutes seules pour ce qui concerne les très petites entreprises et les artisans.
Charge aussi aux employeurs d'accoutumer leurs employés au choc psychologique d'une rémunération brutalement amputée.
A Bercy, 40 000 agents du fisc ont été formés pour répondre aux questions soulevées par les innombrables cas particuliers et exonérations. Selon les syndicats de fonctionnaires, ces agents sont loin de maîtriser les réponses aux questions compliquées.
En cas d'abandon de la réforme, ces efforts auront été vains. Sans compter le coût de la vaste campagne de communication du gouvernement à coup de spots publicitaires dans les médias et sur internet.