Une lettre aux contribuables, une campagne de communication sur les réseaux sociaux, des directives écrites noir sur blanc sur les documents officiels... Tout était prêt, Gérald Darmanin avait tout prévu... sauf les hésitations tardives du chef de l'Etat, à quatre mois du lancement officiel de la réforme. « On ne comprend pas », lâche, dépité, un conseiller de Bercy.
Report ? Abandon ? Les deux options sont envisagées par l'Elysée si le président n'est pas rassuré.
Rassuré sur le plan économique : l'entourage d'Emmanuel Macron s'inquiète d'un effet négatif sur la consommation. Avec un salaire moins élevé, les Français pourraient réduire leurs achats.
Inquiétude aussi sur le plan politique avec la crainte de mécontenter les électeurs à l'approche des élections européennes. Le prélèvement à la source pourrait enfin diluer les mesures pour le pouvoir d'achat comme la baisse des cotisations salariales et la suppression de la taxe d'habitation.
A Matignon, on temporise. « L'objectif reste janvier 2019. La fusée n'a pas encore décollé, il est encore temps de faire un point d'étape », assure une conseillère d'Edouard Philippe. Sauf que les moteurs de la fusée étaient déjà allumés. L'exécutif se donne deux semaines pour prendre une décision.