France: Emmanuel Macron veut «changer de méthode» pour les banlieues

Emmanuel Macron avait promis qu'il ne présenterait pas un énième « plan banlieue » mais que l'exécutif s'attaquerait à la question des quartiers défavorisés avec des mesures concrètes et précises. Les associations, les élus locaux et les habitants attendaient cependant beaucoup de cette intervention du chef de l'Etat.

Ce mardi 22 mai, le président de la République s'exprime sous les dorures de la salle des fêtes de l'Elysée. Il y a plus de 600 personnes et Emmanuel Macron les a d’emblée prévenues : « Je ne vais pas vous annoncer un plan pour la ville parce que cette stratégie est aussi âgée que moi. » Pour l’Elysée, on est au bout de ce que ça a pu produire. Le chef de l’Etat veut une philosophie différente, des mesures concrètes, applicables rapidement, ouvrir plus de place en crèche, aider les collégiens de 3e à trouver des stages en entreprise, déployer des policiers supplémentaires, une mesure déjà annoncée il y a quelques mois.

« Société de la vigilance »

Sur l’insécurité, dans des quartiers où habitent près de cinq millions de personnes, le président veut donc créer une « société de la vigilance ». Un total de 1 300 policiers supplémentaires seront déployés. Emmanuel Macron annonce ensuite de grandes orientations, dénonçant, là, le clientélisme supposé des élus. Ou, ici, la politique qui consiste à distribuer l’argent sans résultats. Enfin, le président rappelle que les politiques actuelles menées par le gouvernement défendent d’ores et déjà les territoires. Dernier point sur la rénovation urbaine : Emmanuel Macron annonce un milliard d’euros annuel investi sur le terrain.

Le président français a également demandé aux 120 plus grandes entreprises françaises de « prendre leur part » dans la lutte contre le chômage qui sévit dans les quartiers. Il a annoncé qu'elles seraient toutes soumises à des tests anti-discrimination dans les trois ans.

Ne pas opposer les territoires

Ces annonces sont loin, très loin, des 19 mesures proposées par l’ancien ministre Jean-Louis Borloo. Lui avait demandé plus de 40 milliards d’euros sur la durée du quinquennat. On en est là encore très loin. Les acteurs sont nombreux à être déçus. Un espoir énorme avait été généré par le rapport banlieues. L’ancien ministre de la Ville, Jean-Louis Borloo, a d'ailleurs répondu vertement aux tentatives de déstabilisation de son rapport par l’entourage du président.

Plus largement, une série de rendez-vous est programmée avec les acteurs sur le terrain. Puis d’autres jalons sont posés : en juillet d’abord, un plan pour lutter contre le trafic de drogue. Autre idée forte de cette prise de parole présidentielle : il ne faut pas opposer les territoires entre eux. Ainsi une Cour d’équité territoriale sera créée au Parlement. Pour évaluer les politiques qui seront menées.


L’opposition pas convaincue

Le changement de méthode pour les banlieues annoncé par Emmanuel Macron est loin d'avoir convaincu l'opposition, de la droite, à la gauche, en passant par les extrêmes.

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