Les banlieues attendent de Macron un plan ambitieux

Le président Emmanuel Macron détaille ce mardi 22 mai des mesures concrètes pour les banlieues françaises, plutôt que « de grands dispositifs ». Les habitants demandent depuis plusieurs années la rénovation de leur cadre de vie et plus de services publics.

A Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines, il y a le haut de la commune : un centre-ville, des pavillons avec jardins individuels. Et puis il y a le bas et ses barres d'immeubles caractéristiques des années 1970. Le quartier est difficilement accessible, enclavé entre la voie ferrée et la route départementale. Mais il a changé de visage grâce aux rénovations.

Tee-shirt, cheveux grisonnants, cet habitant a emménagé ici il y a une vingtaine d'années. Il salue les améliorations réalisées ces dernières années. « Tout a changé il y a dix, quinze ans. J'aime ma ville. Chanteloup, pour moi, c'est une ville superbe, il y a tout à proximité », s'enthousiasme-t-il.

Mais pour d'autres, le compte n'y est pas, notamment sur le front de l'emploi. A Chanteloup, un habitant sur cinq est au chômage. « Ce sont des choses prioritaires. Si l'on a envie aujourd'hui que le chômage baisse dans une ville, il faut mettre les moyens », estime une jeune femme qui juge par ailleurs que les services publics manquent ici. Malgré les efforts des acteurs sur le terrain, la commune fait partie des 1 500 quartiers prioritaires de la ville qui seront particulièrement ciblés par le plan banlieues.

Série d'annonces

Un mois après avoir reçu les propositions de Jean-Louis Borloo, Emmanuel Macron doit ainsi faire une série d'annonces ce mardi concernant les banlieues, à l'occasion d'une rencontre à l'Elysée avec plusieurs centaines d'élus, habitants, associatifs, entrepreneurs... Mais pas question pour le président de reprendre le plan de l'ancien ministre à la lettre. Le chef de l'Etat reprend le dossier en main et veut imposer sa propre vision.

Fini les « plans Marshall » pour la banlieue. A la place, Emmanuel Macron veut « du concret » : une plateforme pour aider les collégiens à trouver des stages en entreprise, des places en crèches supplémentaires ou encore davantage d'« emplois francs » afin de lutter contre les discrimination à l'embauche.

Certains acteurs s'inquiètent déjà d'un dispositif en deçà des attentes. C'est le cas du socialiste Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis. « Il ne suffit pas de faire de beaux discours, comme peut le faire le président de la République, il faut puissamment relancer la rénovation urbaine, mettre des moyens sur la table. Il faut prendre des mesures qui vont redonner une bouffée d'oxygène aux organismes HLM qui vont accompagner la rénovation urbaine », énumère Stéphane Troussel.

Pour lui, une journée de mobilisation à l'Elysée ne suffit pas. « Nous sommes sur le terrain 365 jours par an et nous avons besoin de la mobilisation de l'Etat, du président de la République et du gouvernement toute l'année », assène-t-il. « On est pas là pour faire plaisir à tel ou tel collectif d'élus, mais pour changer la vie des gens », balaie la présidence.

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