Le nouveau patron du parti socialiste français, Olivier Faure, s'est montré très offensif dimanche contre Emmanuel Macron lors du congrès du parti, promettant que les socialistes seraient au rendez-vous des Européennes pour porter une alternative « de gauche ». « La devise de la République, c'est Liberté, Egalité, Fraternité. Ce n'est pas libéralisme, individualisme, bonapartisme », a épinglé le député de 49 ans, élu fin mars et officiellement intronisé samedi à la tête du PS lors d'un congrès à Aubervilliers, au nord de Paris.
Laminé par ses défaites électorales du printemps 2017 (6,36% des voix à la présidentielle, 30 députés élus aux législatives), pris en étau entre le parti présidentiel et la gauche radicale, le parti socialiste ambitionne de retrouver sa place sur l'échiquier politique français. Les socialistes ne seront ni « populistes », ni « dégagistes », a lancé Olivier Faure, en répétant son credo en faveur d'une politique « vraiment de gauche » et « vraiment réaliste », lors d'un long discours devant plus de mille militants.
Contre la «politique de classe» d'Emmanuel Macron
Il a éreinté la politique du gouvernement, qualifiée de « politique de classe » qui a « mis son inventivité au service des plus riches », et de « politique de casse, car ils s'attaquent sans répit au service public ». Très critique vis-à-vis de la pratique du pouvoir d'Emmanuel Macron, Olivier Faure a réitéré son opposition à la réforme institutionnelle proposée par le gouvernement (diminution de 30% du nombre de parlementaires, instauration d'une petite dose de proportionnelle aux élections législatives), ce « marché de dupes » qui va « affaiblir tous les contre-pouvoirs ».
Il s'est enfin affirmé en « eurosocialiste », avec en ligne de mire les élections européennes de 2019. Plaidant pour une Europe « qui protège et qui investit », il a estimé que les Européens devaient « cesser d'être les idiots utiles de la mondialisation ».