Pour cette réforme, la droite - majoritaire au Sénat - est au centre du jeu. Et elle ne lâchera pas si facilement, prévient le député et vice-président de Les Républicains, Damien Abad.
« Ce que l’on veut, c’est faire avancer notre pays. Donc on n’est ni conservateur ni bloquant, simplement on ne brade pas nos convictions pour ne serait-ce que quelques calculs politiciens qui soient », dit-il.
Le président du Sénat Gérard Larcher n’entend pas, par exemple, se faire imposer une baisse trop drastique du nombre de parlementaires qui laisserait des départements sans sénateur, ou encore une limitation du nombre de mandats dans le temps, jugée inutile. Face à cela, la majorité brandit le programme de campagne d’Emmanuel Macron.
« Il s’y était engagé pendant la campagne électorale dans un discours important à Strasbourg, et il a rappelé cette exigence au Congrès réuni en juillet dernier pour que l’on puisse justement réfléchir au meilleur moyen de rendre notre démocratie plus efficace et plus moderne. On verra maintenant si les propositions du Sénat sont aussi audacieuses que celles de l’Assemblée nationale. En tout cas nous tiendrons cet engagement », affirme le député de Paris Hugues Renson.
En cas de blocage, passer par un référendum pour faire adopter la réforme est une « option n’est pas à écarter », glisse un ténor la majorité. Autrement dit, se passer du vote des parlementaires pour s’en remettre au peuple. Une façon de mettre la pression sur le Sénat.