Corse: déçu par ses entretiens parisiens, Simeoni appelle à manifester

En France, c'est l'un des points chauds de la future réforme constitutionnelle : quelle place sera réservée à la Corse ? Les nouveaux dirigeants nationalistes de l'île veulent une reconnaissance explicite de la Corse. Si le gouvernement ne ferme pas la porte à cette idée, il reste flou sur les détails. Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, les deux têtes de l'exécutif corse, ont rencontré le Premier ministre lundi, puis le président du Sénat ce mardi. Et ils sont ressortis en colère de ce dernier rendez-vous. Le dialogue avec le gouvernement est mal parti.

Deux rendez-vous pour rien. C'est un peu le sentiment de Gilles Simeoni. Après un entretien sans aucune avancée à Matignon, le président du conseil exécutif de Corse est ressorti ce mardi déçu du bureau de Gérard Larcher, le président du Sénat.

« Cette discussion n’en est pas une. En conséquence, il n’y a pas en l'état de raison de la continuer », a déclaré Gilles Simeoni.

A peine commencé, le dialogue avec l'Etat est déjà menacé. Les nationalistes estiment n'avoir pas été pris au sérieux sur leurs revendications. Ils veulent notamment graver en toutes lettres la spécificité corse dans la Constitution. Une demande qui reste lettre morte.

Du coup, sur la chaîne de télévision Public Sénat, Gilles Simeoni appelle les Corses à manifester dans les prochains jours, avant la venue sur l'île d'Emmanuel Macron le 6 février.

« Nous allons appeler les Corses à se mobiliser avant, de façon pacifique, de façon extrêmement large, parce que nous continuons à penser qu’il y a une place pour une véritable solution politique, une place pour une logique d’apaisement que nous continuerons à défendre de toutes nos forces, mais l’apaisement ça ne peut pas être le renoncement à ce que nous sommes », souligne Gilles Simeoni.

Les dirigeants nationalistes veulent mettre la pression sur le chef de l'Etat, l'obliger à prendre position dans ce dossier sensible.

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