De notre envoyée spéciale à Ajaccio, Marine de La Moissonnière
Une réussite politique. Voilà comment les nationalistes présentent l'inclusion du cas corse dans la future révision constitutionnelle française. La majeure partie de leurs revendications nécessite en effet une réforme de la Loi fondamentale.
Or, « on est aujourd'hui, clairement, en présence d'un déblocage de la question constitutionnelle, ce qui n'est pas rien, et ce qui est de bon augure », estime Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse.
« Un peuple qui compose la France et qui, lui-même, a des aspirations »
Ce que propose Paris, c'est de renforcer le droit à la différenciation ouvert à tous les territoires français, pas qu'à la Corse. Cela permettra de répondre à quelques demandes des nationalistes. Mais pas à toutes.
« Il y a bien sûr le désir des Corses, les revendications, mais il y a aussi, je dirais, un peuple qui compose la France et qui, lui-même, a des aspirations, des légitimités, une histoire aussi », explique Jacqueline Gourault.
Co-officialité du corse : « La langue de la République, c'est le français »
Selon la ministre en charge du dossier corse, rattachée au ministre de l'Intérieur, il y a donc « des choses sur lesquelles nous ne pourrons pas aller, par exemple la co-officialité de la langue corse. La langue de la République, c'est le français. »
Le bras de fer ne fait que commencer. Les dirigeants nationalistes seront reçus par le Premier ministre, à Paris, le 22 janvier. Puis, le 6 février, Emmanuel Macron se rendra en Corse pour les 20 ans de l'assassinat du préfet Erignac.