Avec notre correspondant à Marseille, Stéphane Burgatt
Opération coup de poing à Gémenos : la sortie de l’usine Gemalto est cadenassée par les grévistes en colère. Les salariés bloquent ainsi les expéditions du jour.
Car ici c'est l'incompréhension. Philippe Canivet, délégué syndical Unsa, dénonce ce plan social lancé par une entreprise rentable. Certes, le marché de la carte à puces se tasse, notamment aux Etats-Unis, mais « 300 millions d’euros de bénéfice, ce n’est pas une zone rouge ».
Le syndicaliste s’étonne aussi du recoupement de calendrier, avec une annonce qui arrive parallèlement avec une offre de rachat du groupe informatique Altos. « On est pas dans un plan social économique, mais dans un plan social de rationalisation, pour habiller la mariée pour le futur acheteur ».
A l’approche de Noël, c’est la réalité du chômage qui est promise en cadeaux à de nombreux salariés. C'est le cas de Martine Blanc, qui travaille au pôle financier de l’entreprise. « Mon poste est jeté. Jeté à la poubelle » s’indigne-t-elle d’une voix en colère. A 62 ans, elle s’alarme d’une décision qui leur « tombe dessus du jour au lendemain » et touche des « gens qui ont des difficultés financières, des crédits ».
Gemalto, de son côté, justifie cette réorganisation par une volonté de « sauvegarder sa compétitivité » au terme d’une année 2017 déjà marquée par un plan d'économie et une chute de sa valeur boursière.