Assise sur une caisse en plastique devant la porte de l'hôtel, Blandine Laurenjolla replace un épais plaid de laine sur ses genoux. Depuis dix ans, cette mère de quatre jeunes enfants travaille comme gouvernante à l'hôtel Holiday Inn de la porte de Clichy. Mais voilà, il y a quelques semaines son employeur, le prestataire Héméra, lui impose une mutation dans un hôtel très loin de chez elle.
Pour cette femme dont le plus jeune enfant a de onze mois, faire l’ouverture, ça veut maintenir dire partir de chez elle à 4h du matin. Quand elle a expliqué à son patron que c’était impossible, elle s’est entendu répondre « si tu as des petits enfants, tu restes chez toi ». Très remontée, elle dénonce un employeur qui veut « utiliser les gens comme des esclaves ».
Comme Blandine d'autres salariés, souvent les plus anciens, ont constaté des dégradations de leurs conditions de travail et le mouvement est ainsi né. Une « casse sociale » que dénonce Eric Lamothe, équipier dans l'hôtel, lui aussi salarié de la société Héméra. Ce prestataire, « tous les jours met la pression, [essaie] de diviser pour régner ».
Selon les grévistes, l'objectif de l'entreprise serait d'embaucher de nouveaux employés moins revendicatifs. C'est la raison pour laquelle ils exigent de devenir des salariés de l'hôtel.
Mais, malgré l'appui des syndicats CGT et CNT, aucune avancée n'a été constaté depuis bientôt 2 mois.