Dans son rapport long de 340 pages, l'OCDE pointe une gestion archaïque de l'immigration professionnelle. Jean-Christophe Dumont, responsable migration de l’OCDE, souligne l'obsolescence de la liste des métiers « en tension ». Créée en 2008, avant la crise, elle n'a jamais été mise à jour.
« Parmi les 30 métiers qui composent cette liste, il n’y en a plus que 5 sur les 30 qui sont encore " en tension ". Cet outil-là particulièrement ne semble plus adapté pour répondre au besoin de main-d’œuvre en France au travers de l’immigration de ressortissants de pays tiers », dit-il.
La France se défend mieux quand il s'agit d'attirer les étudiants étrangers. L'hexagone se classe au 4e rang mondial et au premier des pays non francophones. Grâce à son passeport Talent qui favorise les plus diplômés, la France est également en tête pour attirer les chercheurs.
En revanche, c'est beaucoup plus compliqué pour les moins qualifiés. « Pour les travailleurs temporaires, saisonniers, salariés qui relèvent encore du régime général, le système est effectivement complexe. Il implique de nombreux acteurs qui sont peu coordonnés entre eux et donc il y a peu de visibilité pour les employeurs. On peut imaginer que les voies légales ne sont pas toujours pleinement utilisées pour répondre au besoin de main-d’œuvre en France », explique Jean-Christophe Dumont.
En résumé, l'OCDE appelle la France à réformer, moderniser, harmoniser et informatiser ses outils de pilotage de l'immigration professionnelle.
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