A la cour d'assises de Paris, Franck Alexandre
La tension, dans ce procès, est permanente. Chaque jour, on se toise des deux côtés de la barre. Le premier jour d'audience déjà, il y eut un dérapage. « Tas de m... » a lâché l'une des parties civiles à l'adresse de la mère de l'accusé, présente dans la salle.
Ce jeudi, c'est allé beaucoup plus loin. A 14h, à la reprise de l'audience, Eric Dupond-Moretti, l'avocat d'Abdelkader Merah, prend la parole. « J'ai reçu une lettre de menaces tout à fait particulière, déclare-t-il. Puisque je défends Abdelkader Merah, on promet une balle dans la tête à chacun de mes enfants. » Le célèbre pénaliste poursuit : « C'est mon honneur de le défendre, je le ferai jusqu'au bout. »
L'avocat précise : il n'est pas payé ni par Daech ni par un pays du Golfe. « Je comprends la douleur des victimes, mais un homme désigné comme terroriste peut-il encore bénéficier des règles de droit ? » lance-t-il de sa voix puissance. Il n'est cependant pas sûr que cette mise au point permette de calmer les esprits.