La salle d'audience est pleine à craquer, plus une place de libre, rarement la cour d'assises de Paris n'avait connu une telle affluence. Les parties civiles sont là par dizaines. Il y a les familles des trois militaires assassinés à Montauban et puis les proches des enfants tombés sous les balles de Merah à l'école Ozar Hatorah de Toulouse.
Le président Franck Zientara prend la parole : « Les faits sur lesquels nous allons nous prononcer, dit-il, sont terribles. » Il demande à tous que les débats se déroulent dans « un climat apaisé empreint de dignité ».
Dans le box des accusés Abdelkader Merah, cheveux longs et barbe fournie, décline son identité. Face à lui, Samuel Sandler, septuagénaire, ne laisse paraître aucune émotion. Son fils et ses deux petits-fils sont morts devant l'école juive.
« Rien ne fera revivre mon fils ni mes deux petits-fils. Gabriel avait 3 ans, la tétine à la bouche et la petite cousine Myriam. Les nazis cachaient leurs méfaits, eux, au contraire, n’ont aucune humanité. A titre personnel, je n’attends rien. Il pourrit dans un trou et puis voilà », lâche M. Sandler.
Poursuivi pour avoir aidé son frère, Abdelkader Merah encourt la perpétuité. Les débats apporteront peut-être aussi un éclairage sur la radicalisation du terroriste toulousain, car pour l'accusation Abdelkader Merah, partisan de la charia, peut être considéré comme un mentor.