France: LR temporise 8 jours avant d'exclure les pro-Macron

Embarrassé par le ralliement de plusieurs de ses ténors à Emmanuel Macron, LR a préféré temporiser, en accordant mardi un délai de huit jours, notamment à Edouard Philippe et Gérald Darmanin, avant de les exclure.

Un courrier de la direction de LR a été adressé « à Edouard Philippe, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Franck Riester et Thierry Solère, pour leur permettre de s'expliquer », le Bureau politique ayant décidé « à l'unanimité que sans réponse de leur part d'ici 8 jours, leur départ des Républicains serait acté », a indiqué le parti Les Républicains.

Le bureau politique avait dans un premier temps décidé d'exclure immédiatement M. Darmanin, candidat en place non éligible aux dernières élections sénatoriales sur une liste LREM, pour « dissidence électorale ». Ce dernier, ex-directeur de la campagne de Nicolas Sarkozy lors de la primaire de la droite, aujourd'hui ministre de l'Action et des Comptes publics, est perçu comme l'étoile montante du gouvernement.

« Pas de commentaire » du côté de Matignon, où Gilles Boyer, le conseiller politique d'Edouard Philippe, a rappelé avec ironie sur Twitter qu'il était membre de la Commission des recours de LR.

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, lui aussi issu de LR, dont le cas a été automatiquement tranché lorsqu'il a décidé de rejoindre le parti du président, La République en marche (LREM), a estimé mardi soir que « ce n'est jamais bon signe pour un parti quand il se met à exclure ».

Il aurait été possible au parti d'attendre le 1er novembre, date butoir à laquelle, chaque année, les députés doivent choisir le parti auquel ils veulent se rattacher. Les constructifs - qui réfléchissent à créer leur propre parti - se seraient peut-être d'eux-mêmes mis en dehors de LR, à l'instar de Bruno Le Maire. Mais « beaucoup de nos militants étant en colère contre ceux qui ont déserté, il faut parfois des gestes symboliques et sacrificiels », explique un ténor Républicain.

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